Présentation

 Ce colloque, organisé pour fêter le vingtième anniversaire de la MSH Ange Guépin, a pour objectif de réfléchir au positionnement local, régional, national et international de la MSH en mettant ces questions en perspective avec la politique nationale de la recherche en sciences humaines et sociales (SHS) menée en France depuis vingt ans et en prenant en compte les enjeux actuels de la recherche interdisciplinaire en SHS.


La MSH Ange Guépin a été créée en 1993 sur la base d’un projet innovant qui consistait à accueillir des chercheurs réunis autour d’un projet interdisciplinaire sur le thème du Lien social. Cette politique d’accueil sur projets s’est appuyée sur un dispositif institutionnel original, un groupement d’intérêt public, GIP, réunissant des partenaires publics et privés, dans l’objectif de favoriser le développement de partenariats de recherche en sciences humaines et sociales (SHS) avec des acteurs du monde socioéconomique et les collectivités territoriales.


Vingt ans après, quel bilan peut-on faire de cette politique d’accueil sur projets et de partenariats pour la recherche en SHS ? Quel bilan peut-on faire du choix fait, dès le départ, d’accueillir des doctorants dans un environnement pluridisciplinaire de chercheurs ?


Depuis la seconde moitié des années 1990, d’autres Maisons des Sciences de l’Homme ont vu le jour dans la plupart des régions françaises. Aujourd’hui, elles sont vingt-deux réunies dans un Réseau national des MSH soutenu par le CNRS et le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. Pendant la même période, la politique d’appel à projets s’est diffusée largement dans la recherche en SHS à tous les niveaux, régional, national et international. Les missions confiées aux MSH par leurs tutelles insistent autant sur la nécessité de leur ancrage territorial que sur leur rôle dans la structuration nationale et l’internationalisation de la recherche en SHS.


Comment la MSH Ange Guépin peut-elle s’appuyer sur son expérience de vingt ans d’accueil sur projets pour répondre à ces ambitions et construire son avenir ?


Le colloque s’ouvrira par une session consacrée à un bilan du projet de la MSH vingt ans après sa création. La première table ronde réunira des chercheurs qui ont joué un rôle important dans l’histoire de la MSH et, au niveau national, dans la politique de développement et de structuration des SHS. La deuxième table ronde rassemblera des partenaires institutionnels de la MSH de longue date. La journée du vendredi 4 octobre sera consacrée à un retour sur l’expérience de la MSH dans l’accueil d’équipes de chercheurs sur projets interdisciplinaires. Comment cette politique a-t-elle contribué à l’émergence de projets innovants de différentes tailles et au développement de gros projets nationaux ou internationaux ? La journée sera organisée en deux temps.

 

Les deux tables rondes de la matinée rassembleront des projets concernant des thématiques fortes de la MSH : « Travail et solidarités », « Santé et eau ». L’objectif n’est pas tant de présenter les résultats de ces recherches, qui ont pour la plupart fait l’objet de publications reconnues, que de revenir sur les conditions de leur émergence sous la forme de projets de taille variable, qui sont nés dans un questionnement interdisciplinaire local. Il s’agira de voir comment des projets agréés par le conseil scientifique de la MSH de Nantes, pour une durée limitée dans le temps, autour de questions parfois locales, s’enchaînent dans des recherches de plus long terme et de dimension plus large autour de questions nationales, voire internationales.


L’après-midi sera consacrée aux perspectives de recherches ouvertes à la MSH par des projets récents qui développent de nouvelles thématiques en Lettres et en Sciences Humaines, par exemple : les droits élémentaires face aux ressources naturelles, un réexamen de la notion de besoins fondamentaux, l’étude sociale des parodies d’opéra au XVIIIe siècle, les usages du numérique comme outil de recherche en SHS. Elle commencera avec une séance du séminaire de l’ERC Lascaux « Gestion des ressources naturelles et besoins fondamentaux » et se terminera avec une table ronde réunissant trois chercheurs qui coordonnent des projets dans lesquels le numérique est constitutif de la démarche de recherche.

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